
"La Marseillaise. La Marseillaise, c’est d’abord un chant. Des paroles, une mélodie, un rythme. Mais La Marseillaise, c’est aussi bien plus qu’un chant. C’est un patrimoine. Elle a donné lieu à des réappropriations diverses et variées. Elle a été oubliée, un temps, puis est revenue.
Mais c’est aussi bien sûr un hymne national. Notre hymne national. Elle est, en ce sens, viscéralement, farouchement Républicaine. Elle a scandé les grands moments de notre Histoire. Et elle résonne encore aujourd’hui, au fil des épreuves que nous traversons, et au cœur des joies qui nous rassemblent. À travers elle, à travers son air, c’est un pays qui se raconte, une République que l’on honore.
Née dans un contexte particulier, celui de la Révolution Française et de la Patrie en danger, elle a su rayonner bien au-delà, dans le monde et dans l’histoire, s’universaliser, sous les doigts virtuoses de Django Reinhardt, ou dans les accents gouailleurs de Serge Gainsbourg. La Marseillaise est un hymne national tourné vers l’universel, un chant qui rassemble, un chant qui unit. C’est le chant de tous les amoureux de la Liberté.
Sa place au sein de notre École est donc multiple, diverse et variée. Elle est à la fois un enseignement artistique, celui du chant, qui s’appuie sur la voix, l’instrument à la fois le plus intime et le plus démocratique qui soit. Mais elle est aussi un enseignement civique. S’en emparer, c’est aussi se pencher sur notre Histoire, celle de la France, et celle de la République. Chanter La Marseillaise, c’est faire résonner à travers les voix de nos élèves, toutes ces dimensions. C’est renouer avec tous les symboles républicains, le Drapeau, la Devise, Marianne. Se les réapproprier pleinement, tel est le sens de cette année 2016, dont le Président de la République a voulu qu’elle soit celle de La Marseillaise. Et quelle meilleure réappropriation de ce chant, et de notre histoire, que celle qui s’opère, par le souffle. Ce souffle qui est, étymologiquement, un esprit, renoue précisément avec l’esprit de la République, un esprit qui vit, et qui vivra encore, aussi longtemps qu’il se trouvera des voix pour le faire résonner au cœur de nos écoles, de nos villes et de notre pays".
Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
